lundi 10 octobre 2011

Scène 13 : Tente d’Attila sur le bord de Pô

ATTILA : Parlons latin vénérable Léon, mais je suis étonné que vous, pape romain, ne parliez pas grec. 
LEON : Je sais que vous avez fait vos études en Italie mais je ne pensais pas que vous parliez si bien latin et grec.  
ATTILA : Mon ministre Onégèse est d’origine grec, mon général Oreste est un noble romain. Dans mon administration il y a beaucoup de Romains et de Grecs. Mais j’ai commencé à parler couramment latin dans mon enfance quand Aetius est arrivé chez nous comme un otage d’honneur. Il avait quelques années de plus que moi, mais nous n’avons pas senti la différence d’âge et sommes devenus rapidement des amis. 
LEON : Mais l’année dernière le destin vous fait se rencontrer sur un champ de bataille! Pourquoi cette bataille des Champs catalauniques n’a commencé qu’à trois heures de l’après-midi et pas plus tôt dans la matinée comme d’habitude ? 
ATTILA : Ce n’était pas facile de nous décider à nous battre !
LEON : On dit qu’Aetius a disparu longuement pendant la nuit, puis il a expliqué à ses guerriers qu’il s’était égaré sur le champ de bataille, qu’il a failli être capturé par les Huns et qu’il a réussi difficilement à leur échapper. C’est très bizarre. Beaucoup de gens soupçonnent qu’en réalité il vous a rencontré car ensuite les deux armées se sont séparées sans continuer la bataille et vous avez quitté la Gaule.
ATTILA : Que cette bataille reste énigmatique comme le contenu de cette conversation car je pourrais bien décider de quitter l’Italie après notre discussion si nous nous entendons.
LEON : Dans ce cas notre discussion restera effectivement une grande énigme historique car la situation militaire est catastrophique pour les Romains. Je n’ai pas de raisons de douter que vous deveniez bientôt le maître de l’Italie et réaliez ensuite votre rêve de la création de l’Empire romano-hunnique que vous avez évoqué hier. Je ne vous pose qu’une question principale : que sera dans ce cas le sort de l’Eglise et de la population chrétienne ? Les chrétiens jusque récemment étaient poursuivis cruellement par l’Etat. J’ai peur que de nouvelles épreuves ne les attendent.  
ATTILA : Dans mon empire, les chrétiens, comme les représentants des autres religions, se sentent tranquilles. Les centaines de milliers d’Ostrogoths et les autres Germaniques sont chrétiens, sans parler des anciens Romains de la Dacie et de la Pannonie, des Grecs de la mer Noire et des villes balkaniques, occupées par nous. Des millions d’habitants des steppes du Danube jusqu’à la Chine croient aussi en un Dieu unique et tout puissant que nous appelons Tangra.
LEON : Malheureusement les Goths sont ariens. Nous avons des différends importants.
ATTILA : Nous trouvons que plusieurs voies peuvent conduire vers le même Dieu. En plus, je ne pense pas qu’un simple Goth comprenne la différence entre les divers courants du christianisme. Dans tous les cas, je vous promets après la création de l’Empire romano-hunnique le soutien officiel de l’Eglise chrétienne et l’aide à la christianisation volontaire des habitants de l’Espagne et de l’Afrique jusqu’à la frontière chinoise.
LEON : De l’Espagne et de l’Afrique jusqu’à la frontière chinoise !
ATTILA : Les Huns pensent qu’il sera un jour un souverain sur la terre comme il n’y a qu’un seul Dieu dans le ciel. Alors vous pourrez répandre votre foi parmi tous les peuples. Je sais que les Francs et plusieurs autres peuples germaniques restent encore païens et continuent à apporter des sacrifices humains, qu’une partie de la population de la Gaule extermine les missionnaires chrétiens. 
LEON : Vous savez, je suis réaliste, et pas rêveur. Mais votre proposition est extrêmement séduisante. Je réfléchirai.
ATTILA : Je compte que l’Eglise puisse aider à la consolidation et garantir la stabilité du futur Empire romano-hunnique. Je propose de commencer sérieusement à réfléchir sur la possibilité de notre future union sur la base d’une communauté d’intérêts. Pour moi la victoire militaire n’est pas la chose la plus importante. Pour cette année, il me suffit de gagner votre amitié et votre compréhension. Votre mission sera couronnée d’un grand succès. Je suis d’accord pour quitter l’Italie avec mon armée à la condition que vous me promettiez de trouver et de m’envoyer la princesse Honoria.
LEON : Je vous promets de le faire si la princesse est encore vivante.
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